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JO 2024 : Nina Kennedy remporte une finale du saut à la perche pleine de suspense

Les grands moments de sport tiennent-ils plus de la performance pure ou de l’adversité rencontrée pour l’emporter ? Seul au monde en finale masculine en début de semaine, Armand Duplantis a ébloui les spectateurs en établissant un nouveau record du monde, après avoir aisément dominé des adversaires loin de son niveau. Mercredi 7 août, les perchistes féminines ont, quant à elles, offert au Stade de France une bagarre pleine de suspense et d’émotions.
Elles étaient cinq à se tenir dans un mouchoir de poche (cinq centimètres) dans les bilans de l’année. Trois d’entre elles se sont détachées sur le sautoir de cette finale olympique après un concours haletant : l’Australienne Nina Kennedy (4,90 m), l’Américaine Katie Moon (4,85 m), championne olympique à Tokyo en 2021, et la Canadienne Alysha Newman, qui a battu le record de son pays pour s’offrir une médaille de bronze (4,85 m).
Il y a un peu plus d’un an, les deux premières, Kennedy et Moon, avaient partagé l’or mondial à Budapest, à l’issue d’une finale conclue à 4,90 m sur une égalité parfaite. L’Australienne et l’Américaine avaient alors fait le choix de stopper leur concours. A Saint-Denis, pas de politesse entre ces championnes. Nina Kennedy a sauté le plus haut, seule à 4,90 m.
A 27 ans, cette native de l’état de « Western Australia » monte sur la plus haute marche du podium, une performance qu’avait réalisée son compatriote Steven Hooker, sacré en 2008 à Pékin. Katie Moon a échoué à conserver son titre et laisse la Russe Yelena Isinbayeva comme unique double championne olympique de la discipline.
La vocation de la nouvelle médaillée d’or vient du bouleversement induit par le titre olympique de Hooker. A l’époque, ce dernier s’entraînaît dans la capitale de son état, à Perth, au sein du groupe de l’entraîneur Alex Parnov, ex-soviétique devenu « Aussie ». Avec Hooker, « le saut à la perche australien avait un nouveau héros que les enfants pouvaient admirer », confiait Nina Kennedy au site ESPN.
Six mois après, à l’âge de 11 ans, elle est sollicitée pour participer à un test de détection de futurs perchistes. Cette touche à tout – sprint, saut en longueur, netbal, tennis et gymnastique – est retenue parmi trente candidats. Son rêve de Jeux est en marche : « J’ai toujours voulu [y] participer, dans une discipline ou une autre. » Il se poursuit finalement avec une perche en mains.
Son talent est précoce. A 14 ans, elle se classe deuxième des championnats d’Australie senior. Quatre ans plus tard, elle intègre l’équipe nationale pour les championnats du monde de Pékin, en 2015. La pression est trop forte pour la jeune femme, qui échoue à se qualifier pour les JO 2016. Suivent des années difficiles, où elle n’a plus le goût de s’entraîner. Elle est incapable de sauter pendant un mois complet.
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